Les systèmes militaires, dont sont issus nombre de ces appareillages civils, ont répondu à ces questions par le simple fait de la finalité martiale. Les exo-squelettes sont censés assurer un maximum de protection au soldat, le laissant entièrement dédié à sa mission. Les interventions volontaires du robot, non-incapacitantes pour les mouvements de l’humain, font parties de l’utilisation de ces équipements. Ainsi le soldat est-il protégé sans qu’il s’en rende compte : ce qui, le plus souvent, s’apparente à une armure est doté d’un armement secondaire dédié à cette défense. Les tirs nécessaires se font sans son ordre. Il en va de même avec les mouvements du soldat : ils sont modifiés subtilement pour rendre ses déplacements efficaces et parfaitement sûrs.
La vie de le handicapé moteur n’a que peu de points communs avec celle du soldat, si ce n’est qu’il doit être assisté dans ses déplacements et sa vie quotidienne. Alors qu’elle doit être le niveau d’indépendance laissé aux prothèses ? Le mythe du cyborg rejaillit, tout droit sorti de la mauvaise littérature de Science-Fiction du XXe siècle : si la machine prenait le pas sur la volonté de l’homme ? Les associations d’handicapés s’opposent à cette compréhension simpliste du problème des prothèses robotisées. Elles associent cette peur à la même aversion que le grand public garde à l’encontre des robots dans la vie quotidienne civile. Les usages « utiles » (militaires, pompiers, chirurgiens…) n’y changent rien.
© Olivier Parent - prospective.lecomptoir2.pro